Friday, October 06, 2017

"IL FAUDRA QUE J'Y AILLE À LA NAGE, J'AI PAS DE VOITURE"

"- Y a pas loin de deux cents kilomètres jusqu’à Chicago. Je vais t’emmener en ville en voiture et te payer le billet. 
- J’ai envie de voyager dans l’eau. Je peux faire ce trajet en deux jours.
- Mais pourquoi ?  
- Parce que j’adore ça." 
"Il avait sous-estimé la longueur et la durée du trajet : au crépuscule, quand les lumières de Chicago se mirent à scintiller au sud, il lui restait encore un bon bout de chemin à faire. Il nagea jusqu’au rivage et par chance trouva sur la plage un feu qui fumait encore et qu’il ranima, ainsi qu’une couverture humide qu’il tint en l’air pour la faire un peu sécher." (...) 
"Il dormit comme une souche et retourna dans l’eau avant le lever du jour. Au sud de Gary, il franchit à la nage le sillage d’un énorme minéralier et cette grosse vague ressembla à une déferlante de l’océan. Il était assez près du bateau pour apercevoir les hommes sur le pont. Il leur adressa un signe de la main, mais ils ne le virent pas. Il prit garde de nager contre le flot croissant des navires et leurs hélices mortelles. Vers midi il distingua clairement la tour Sears, et le nombre des avions décollant ou atterrissant à O’Hare le stupéfia." (...) 
Pour prolonger le précédent post "Conduire ou nager", des extraits de l'exceptionnel "Nageur de rivière" de Jim Harrison.

L'histoire d'un jeune garçon pour qui la natation n'est pas seulement un sport et un plaisir, mais un véritable moyen de déplacement et de trans-sport ®.

Réjouissant et tonifiant.