Thursday, March 12, 2015

CES NOMADES QUE L'ON NE VOIT PAS

(...) "Ce sont des boulots éphémères, des déplacements brefs, une autre vie vécue dans une parenthèse, un intermède de vie dont nul ne connait la durée. Dans son réel comme dans son imaginaire, cet espace est un espace intermédiaire. Il ne se fixe jamais, il transite, il passe. Tout y est d'essence clandestine." (...) 
(...) "Si jamais une image métaphoriquement, se formait quand même à l'écoute de ces récits, ça serait l'image d'une ombre en mouvement. jamais plus. En tout cas, pas une image fixe. Ni une image trop nette." (...)  
(...) "L'image, toujours, flotte. Elle ne se stabilise jamais. Elle flotte toujours un peu de la même façon. Jamais elle n'est prise de secousse, elle est en flottaison, elle est mobile, suspendue à des mouvements qui ne sont pas les siens (les plans sont en général pris depuis un ferry ou un métro aérien, un téléphérique, une voiture, tout ce qui en somme "transporte"), à des décisions de cap, à des directions qui ne sont pas les siennes. Il est difficile de dire qui tient la caméra, qui produit l'image. Il s'agit d'ailleurs peut-être moins d'une personne que d'un flux." (...) 
"Mobiles" de Philippe Azoury in "Bouchra Khalili Story Mapping"
Un jour vous découvrez le travail d'un artiste qui vous prend au ventre, vous laisse pantois d'émotion et d'admiration, mais aussi très vite curieux d'en comprendre les dessous et les motivations. 

Ce travail c'est celui de la vidéaste Bouchra Khalili dont je vous propose ici quelques images accompagnée d'un texte tiré de "Story Mapping". Plus,

Un travail admirable qui renvoie à "A l'abri de rien", "Que savons-nous du monde ?", à "Invisible city ?" et à nos réflexions engagées depuis 2012 sur le thème de la clandestinité.